l'année du singe patti smith

L’amour ». × L'aboiement s'est fait de plus en plus ténu. Elle-même vieillit. Découvrez et achetez le livre L'année du singe écrit par Patti Smith chez Gallimard sur Lalibrairie.com En continuant d’utiliser notre site, vous acceptez que nous utilisions les cookies conformément à notre Politique sur les Cookies. L’année du Singe, Patti Smith (par Jean-Paul Gavard-Perret) Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret 19.11.20 dans La Une Livres, Critiques, Les Livres, Récits, USA, Gallimard. Souvenirs, amitiés, rêves et digressions poétiques dont elle seule a le secret raviront le lecteur! Il ne s’agit donc pas d’identifier le « jeu du chaos » à un nécessaire plaisir mais de s’y plier, de le suivre dans toute son extension, comme de lui résister en traçant dans ses lignes d’autres lignes, en essayant d’inventer dans ses connexions d’autres connexions rendant la joie possible, rendant la création possible, rendant la vie encore possible. Sam Shepard, vieux complice et ex-amoureux, a la maladie de Charcot (il meurt en juillet 2017). L’année du singe est l’année du chaos : une forme de désordre envahit le monde – à moins que ce désordre ne soit l’état réel du monde ainsi révélé. Il en est de même dans L’année du singe : rien ne distingue en soi les images du rêve et la perception de la réalité, les rêves de la narratrice ne présentant aucun élément fantastique (pas de monstres), aucune bizarrerie (pas d’envol dans le ciel), les images se fondent et se confondent – à quelques exceptions près. Au fil de ses déambulations solitaires, Patti Smith déroule l’année 2016, année du singe dans le calendrier chinois et année charnière de ses soixante-dix ans. Les photos qu'elle prend des chaussures de Bolaño ou de la tombe de Virgile sont autant de «talismans»…, A lire aussi«Dévotion», la piste des signes. «Sam est mort. Si, par ce travail, le texte se construit, apparaît également un monde constitué de relations mouvantes, mobiles, étranges, chaque relation nouvelle redéfinissant ce qui est, ajoutant une autre dimension, actualisant un nouveau possible, reconfigurant le monde selon de nouveaux territoires et de nouvelles frontières. Mon frère est mort. Patricia Lee Smith dite Patti Smith, née en 1946 à Chicago, est une chanteuse et musicienne de rock, poète, peintre et photographe américaine.L'Année du singe, son nouveau livre, vient de paraître. Dans les livres de Patti Smith, il est toujours question de rencontres, de possibilités ouvertes par celles-ci, comme il est question des relations existantes constitutives des choses, des domaines, des identités et différences, et de la création ou de la reconnaissance d’autres relations créatrices d’autres découpages entre les êtres, entre les catégories, entre les faits. Au cours de ses voyages, qu'elle réalise seule entre deux tournées, Patti Smith cherche surtout un refuge, un coin de table accueillant où elle peut sortir son carnet de notes, écouter les conversations des clients voisins - et siroter son café en grignotant quelque sandwich. Etre Alice est un cauchemar effrayant, certainement horrible, mais c’est aussi une occasion d’étonnements, de surprises, de joie. quel est tel son ? Dans les Méditations métaphysiques, à un certain moment du mouvement du doute hyperbolique, Descartes souligne que les images du rêve et la perception de la réalité diurne ne se distinguent pas : aucun signe particulier n’accompagne les images du rêve qui indiquerait au rêveur qu’il est en train de rêver. C’est un livre-monde. Et mon chien, mort en 1957, est toujours mort. C’est cette structure générale que l’on retrouve dans L’année du singe, le singe facétieux de l’astrologie chinoise déclenchant le chaos dans le monde et nous faisant basculer dans une sorte de kaléidoscope infini de signes, de paradoxes, de relations très étranges dont nous devenons les interprètes aveugles, les dormeurs somnambules, les enquêteurs perdus. Ainsi, la narratrice tente d’inventer des connexions, de trouver des moyens d’être, même à distance, avec les amis qui se trouvent au plus près de la mort : visites à Sam Shepard, dans le Kentucky, et travail d’écriture avec lui ; visites à Sandy Pearlman ou tentative de connexion à distance, médiumnique : « Sandy ouvre tes yeux. Pas de sommet, pas de base, pas de côté qui l’emporte. Patti Smith est engagée dans une quête. Patti Smith à Paris en 2016, période que parcourt «l’Année du singe». Patti Smith est … quel est tel phénomène étrange ? L’année du Singe, octobre 2020, trad. Si sa géographie et son calendrier sont marqués par le souvenir de ses morts, elle «prie» aussi pour les vivants. L’énergie des effacements. Au fil de ses déambulations solitaires, Patti Smith déroule l'année 201 Quantité . Pourtant, le motel s’appelle le Dream Motel, et la narratrice sombre immédiatement dans « un semblant de sommeil », le thème du rêve et du sommeil s’inscrivant donc rapidement dans le cours du texte. Mon chat est mort. L’année du singe ***, Patti Smith, traduit de l’anglais (E-U) par Nicolas Richard, Gallimard, 180p., 18€; ebook 12,99€. Il y avait un sifflement grave. Mais si avec lui surgissent des relations favorables, joyeuses, s’imposent également la douleur, la mort, la souffrance impliquées par des configurations inattendues, ou en tout cas non désirées, et qui entrainent dans des directions nouvelles qui sont des gouffres d’angoisse et de tristesse : la mort annoncée de deux amis, Sandy Pearlman et Sam Shepard ; la victoire électorale de celui qui n’est désigné que comme « un escroc », « l’insupportable escroc aux cheveux jaunes » ; l’approche, pour la narratrice, de son 70e anniversaire, impliquant la vieillesse, une proximité personnelle plus grande avec la mort ; la violence et les souffrances politiques ; le souvenir des morts passés, lointains, des amis et parents disparus, des figures historiques défuntes auxquelles identifier un espoir, un amour, une joie (c’est-à-dire certaines possibilités) ; la destruction de plus en plus avancée et irrémédiable de la planète – tout apparaît selon la forme d’une sorte d’apocalypse au ralenti de plus en plus englobante. Il apparaît à la fois comme un récit de ses voyages aux Etats-Unis et au Portugal, un carnet de rêves et … Patti Smith Dans l'horoscope chinois 2016 est l'année du singe, c'est aussi l'année des 70 ans de Patti Smith. La vraie affaire de l'Année du singe est un monde bien plus habité par ses proches, mêmes disparus, que par une quelconque élection aussi désolante soit-elle. Mon chat est mort. 2016, l'astrologie chinoise place cette année sous le signe du Singe et Patti Smith va avoir 70 ans. Le sommeil lui tombe alors dessus tandis qu'elle contemple et médite. Je pouvais presque entendre le prélude de Parsifal s'élevant de cette brume surnaturelle. “Annus horribilis” pour la chanteuse-romancière-poétesse-photographe et tant d’autres. par Patti Smith. Envoûtant. L’amour. Un livre également centré sur l’écriture, ce que signifie écrire, ou plutôt ce que peut l’écriture, l’art en général. Mais ces déplacements ne sont pas identiques à un trajet touristique ou planifié, ils sont au contraire subis, et ce qui se déplace est moins l’individu lui-même que le monde : c’est le monde qui voyage, qui est un voyage, qui change constamment sa forme, son temps, son espace, qui traverse l’esprit et le corps. Dans L’année du singe, cette logique chaotique du monde (« des vitesses en changement perpétuel ») est l’objet d’une sorte d’exercice stoïcien où il s’agit de dire « oui » à la nécessité qui arrive et s’impose (Patti Smith fait explicitement référence à Marc Aurèle). Enlevez les étiquettes de la Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et remplacez chacun par l’amour. Que fait-on lorsque l’on écrit ? Un tel monde apparaît mystérieux, énigmatique. Patti Smith a du mal à y croire et à s'en remettre, comme un paramètre impossible de sa vision du monde. (Photo Richard Dumas. Commencez à taper votre recherche ci-dessous et appuyez sur Entrée pour chercher. Vous avez soumis la note et la critique suivantes. Patti Smith, L’année du singe.Trad. Encore indécis ? «Marc Aurèle. Patti Smith, à Paris, lors de la COP21 sur le climat, en 2015. Patti Smith ressent les effets du temps qui passe. Dans L’année du singe, l’important n’est pas d’essayer d’arrêter le chaos, ce qui serait vain, mais de produire son propre chaos dans le chaos, de créer sa propre séquence ou sa propre série éphémère, d’inventer ses propres relations dans la prolifération folle des relations : inventer son propre jeu dans le jeu, créer ses propres règles en se servant des règles étranges de l’oxymorique jeu du chaos (nous sommes autant dans le stoïcisme que chez Wittgenstein). Celle de trouver un lieu où s'asseoir pour boire un bon café. Ajouter à ma liste de souhaits: Disponibilité en succursale. Ma mère est morte. Patti Smith (Auteur principal), Nicolas Richard (Traducteur) ... Patti Smith déroule l'année 2016, l'année charnière de ses soixante-dix ans. Journal intime de l'écrivaine et chanteuse tenu en 2016, année de ses 70 ans. Dans ces rades où personne ne la reconnaît, elle se débarrasse de tous ses bagages mentaux, elle façonne son éthique de moine errant méditant au milieu du monde, pour quelques instants totalement en accord avec elle-même. Mais il s’agit tout autant de trouver des façons d’y résister, là encore d’une manière toute stoïcienne. Patti Smith construit ses livres, et donc également L’année du singe, comme des réseaux de relations, à partir de résonances, d’échos, de conjonctions ou disjonctions, de correspondances : lier ou délier, penser des rapports, en créer de nouveaux. L’année du singe, du début à la fin, multiplie les occasions de ce passage, établit des glissements entre le réel et le rêve, des transitions imperceptibles, des confusions entre les deux, l’un devenant indiscernable de l’autre, le doute se diffusant partout : est-ce un rêve ? Mon frère est mort. Ses livres, qui épatent de titre en titre par leur souffle et leur culture, leur capacité à tout englober au service d'un lyrisme sans démonstration, se font l'écho de cette recherche qui vire à l'obsession. Livre. 29,95 $ Feuilleter. Rachel et les siens de Metin Arditi. La seule vision d'un bistrot où elle projette d'aller se poser quand elle en aura besoin l'emplit «d'un bien-être familier». Ces mains mortes sont-elles plus réelles que les mains dans les rêves qui peuvent lancer une ligne à la pêche ou tourner un volant ? OK, fermer 2,0. L’année du singe est un livre d’amour, un livre d’éthique, un livre de logique. Et c’est aussi tracer des liens, ou en tout cas essayer, liens qui sont toujours à refaire, à recommencer, à complexifier. Quand elle part en voyage, c'est avec un livre de Ginsberg parce que ce sera l'anniversaire de sa naissance. L'année du singe se présente à la fois comme un récit de voyage à travers la Californie, l'Arizona, le Portugal et le Kentucky, un fantastique carnet de rêves et de conversations imaginaires, et une méditation lucide sur le passage du temps, le deuil et la compassion. Du plus intime au plus collectif, le chaos du monde impose de nouvelles relations entre les choses, entre les êtres, entre les dimensions, et qui produisent aussi de la souffrance, de l’angoisse, de la peur, de la douleur, de la mélancolie. Magnifiquement bien écrit. Dire que Patti Smith, dans L’année du singe, rédige son « carnet de bord », réduire ses livres à une vague entreprise autobiographique, c’est finalement n’avoir rien à dire sur ce qu’elle écrit. Elle a l'âge où les amis vont mal. Patti Smith L’année du singe. L’année du singe se présente à la fois comme un récit de voyage à travers la Californie, l'Arizona, le Portugal et le Kentucky, un fantastique carnet de rêves et de conversations imaginaires, et une méditation lucide sur le passage du temps, le deuil et la compassion. Ou au moins un café acceptable. Mon mari est mort. La suite des carnets de vie de l'artiste, dans les traces de Just Kids et M Train. Le désordre n’est pas ici la simple absence d’ordre, son opposé, il correspond à un effacement des limites habituelles qui servent à penser et à instaurer un certain ordre que l’on appelle d’ordinaire « réalité ». de l’anglais (États-Unis) par Nicolas Richard. De plus, l’attention à la « réalité » en fait percevoir toute l’étrangeté : des hasards et coïncidences surprenants, un essaim de papillons noirs, le bruit lointain de vagues que l’on ne voit pas sont aussi étranges et surprenants que la prolifération d’emballages de bonbons ou la rencontre d’enfants très similaires qui discutent de points de grammaire. Des jalons de son apotropaïsme particulier, des relais de la religion personnelle qui remplit sa vie et dont le panthéon est constitué de mystiques ou d'écrivains. De patti smith . (Photo Richard Dumas. Le livre prend dès lors la coloration d'une méditation sur le temps. Celui qu'elle surnomme «l'insupportable escroc aux cheveux jaunes» est élu en 2016. J'étais certaine d'avoir déjà vu cette image quelque part, peut-être une scène d'un film. L’année du singe est une telle cartographie, un livre qui erre à travers un labyrinthe de signes obscurs (qui est tel personnage ? Voyager devient parcourir les mouvements du monde, être traversé par le monde tel un flux qui emporte – et c’est ce mouvement du monde que Patti Smith exprime dans L’année du singe comme dans ses livres précédents (ce en quoi, là encore, elle est proche de Ginsberg, en particulier de ses journaux remplis de rêves, de voyages…). 1. 1. par sur 21 janvier, 2021. L’année du singe de Patti Smith. Au lieu de différences nettes et définitives, d’identités opposées et excluantes, Patti Smith développe un continuum. L’année du singe efface les oppositions entre le rêve et le réel, rendant poreuse la frontière entre les deux, pour écrire un continuum qui est le monde lui-même, qui est un nouveau monde indissociablement matériel et mental, logique et illogique, rationnel et délirant, monde qui entraîne dans son chaos toutes les catégories de la pensée et de l’expérience : le sujet est traversé par le monde extérieur autant que par son flux psychique ; le temps et l’espace perdent leurs divisions et leur identité évidente ; les choses et les êtres acquièrent de nouveaux attributs paradoxaux ; les espaces communiquent, résonnent entre eux ; l’intérieur et l’extérieur ne sont plus des catégories tout à fait pertinentes : « Qu’est-ce qui est réel de toute façon ? Et pourtant je persiste à penser que quelque chose de merveilleux est sur le point de se produire. La vérification e-mail a échoué, veuillez réessayer. Cette chronique jumelée de L’année du singe de Patti Smith et du projet expérimental Peradam, est à (re)découvrir à l’occasion des 74 ans de la musicienne, poétesse et bien plus encore…. L'année du singe; L'année du singe. Les nouveaux rapports qui apparaissent entre les vivants et les morts, entre le rêve et la réalité, entre la pensée et le monde, ne sont-ils pas, plutôt qu’une négation de l’ordre du monde, la révélation de son chaos essentiel ? Comme dans la poésie d’Allen Ginsberg, auteur et ami évoqué à plusieurs reprises dans le livre, Patti Smith n’oppose pas nettement la pensée et le monde mais les articule tel un flux, un même tissu : la pensée et le monde sont un même monde, le monde étant aussi de la pensée et la pensée étant un certain état du monde, ouvrant dans le monde certaines possibilités, le monde étant ce qui existe hors de moi autant que ce que j’en pense, ce que j’en imagine, autant que les relations mentales que je peux produire et qui, dans L’année du singe, sont d’abord des relations relevant de la logique du rêve. Saisissez votre adresse e-mail pour vous abonner à Diacritik et recevoir une notification de parution d’un nouvel article. L’amour. Un gros plan d'yeux couleur chocolat, un tapis ondoyant de fleurs minuscules qui n'était pas du tout un tapis mais le volant d'une robe illuminée par une voiture qui passait. Les relations sont premières, les choses, les êtres, les catégories mentales en sont des effets. Détails de l'eBook. Si au sommeil succède le réveil, celui-ci n’est peut-être pas distinct de ce qui lui est habituellement opposé : le Dream Motel devient le Dream Inn (« l’auberge du rêve »), et la narratrice (Patti) partant à la recherche d’un café, prenant quelques photos, se met également, et sans rupture, à dialoguer avec une enseigne qui, donc, parle… Nous pensions être dans le monde de la veille mais sans doute ne sommes-nous pas sortis des terres du sommeil et du rêve – à moins que le rêve ne soit passé dans la réalité (et inversement), et que, par ce passage, comme le désirait Artaud, les puissances du rêve ne se soient emparées de l’ordre du réel. Partagez. L' année du singe : récit / Patti Smith. Elle est dans son motel, soudain cohabite avec des personnages de la Révolution française, puis est entourée de papiers de bonbon échoués sur une plage. Auteur. Oui, ai-je prononcé d'une voix somnolente, puis j'ai fermé les yeux, enveloppée dans une palpitation floue d'images : le cygne, la lance et l'Innocent au cœur pur.», Si elle les note si scrupuleusement, c'est que ses rêves, comme les phrases mystérieuses prononcées par les clients d'un café ou l'apparition soudaine d'une image, sont pour Patti Smith des signes. J'ai glissé ma main sous l'oreiller et touché le sachet, pour m'assurer de sa présence. Rédigez votre avis. Le "Boing Boum Tchak" de Sébastien Ministru : "L'année du singe" de Patti Smith (Gallimard). Le chaos qui traverse le livre de Patti Smith n’est-il pas une réalité plus profonde ? Fidèle au principe de l’empirisme anglo-américain, Patti Smith centre son livre sur la question des relations : quelles sont les relations existantes et qu’est-ce qui est en relation ? VU) par Guillaume Lecaplain Une photo est tombée de mon portefeuille, un petit garçon avec une femme vêtue de crêpe foncé. Gilles Deleuze, dans Logique du sens, s’appuyait sur l’œuvre de Lewis Carroll et d’Artaud (également présent dans L’année du singe) pour développer une autre logique de la pensée et de l’être, une logique incluant le « délire » dans la pensée et dans l’être, un devenir fou emportant avec lui comme dans une tornade les catégories de l’esprit et du monde au profit d’un autre monde – et d’une autre pensée – mais qui serait pourtant notre monde par-delà les filtres rassurants et empoisonnants par lesquels nous le pensons et le vivons d’ordinaire. L’année du singe est une méditation sur la vie, sur l’art de résister à la mort, à ce qui détruit, l’écrivain ou l’écrivaine étant alors celui ou celle qui, nomade, errant, traverse le chaos, en expérimente dans son corps tous les paradoxes et dans son esprit toutes les passions, comme il ou elle construit sa propre danse au sein du mouvement général, son propre espace mobile au sein de la dissolution du cosmos – un espace personnel et collectif, intime et politique, et qui, paradoxalement, abrite aussi le chaos lui-même, cet étrange objet d’amour. Patti Smith, L’Année du singe (Year of the Monkey), t rad. VU). Au début de L’année du singe – année qui, dans l’astrologie chinoise, correspond à 2016 – le récit se présente comme un récit réaliste, le texte multipliant les éléments qui l’ancrent dans une forme de vraisemblance (une des fonctions des photos présentes dans le livre étant de maintenir la vraisemblance), une sorte de journal de ce qui arrive et qui est très banal : arrivée de nuit dans un motel, date précise, géographie identifiable, gestes quotidiens (se brosser les dents, aller aux W.-C., etc.). Il s’agit surtout d’inventer, au sein du chaos, au sein de la logique chaotique générale, des configurations par lesquelles des relations favorables pour moi et pour les autres sont encore possibles. L’écrivain est condamné à errer, à voyager, éternel nomade dont l’écriture est ce nomadisme lui-même. Sandy Pearlman, poète et musicien, la personne qui l'a convaincue de se mettre à chanter quarante ans auparavant, est alors dans le coma (il ne s'en réveillera pas : il meurt dans le courant de l'année 2016). Lisbonne n'est pas la capitale du Portugal, c'est «la ville de Pessoa», le 13 mai est «jour de la fête de Jeanne d'Arc», note-t-elle, «traditionnellement un jour d'optimisme forcé». L'année du singe. Dans l'Année du singe, qui parcourt l'année 2016, le mot «café» figure 64 fois, ce qui fait une moyenne d'un peu plus d'une tasse toutes les trois pages. La limite de cette vision en communion (et un peu new age) du monde s'appelle Donald Trump. L'article n'a pas été envoyé - Vérifiez vos adresses e-mail ! Smith, Patti. Appuyez sur Esc pour annuler. — Le magazine qui met l'accent sur la culture —, Eliza Griswold : « Tu salis mon eau, je te pourchasserai » (Fracture), Rassemblement pour la PMA pour tous.tes (Paris, 21 février 2021), Blackmail : « Il y a un refoulé de la pop française: c’est le/la politique » (Une hallucination française), Elisabeth Vonarburg : « Fiat Tyranaël. L'année du singe se présente à la fois comme un récit de voyage à travers les Etats-Unis et le Portugal, un carnet de rêves et de conversations imaginaires, et une méditation lucide sur le passage du temps, le deuil et la compassion. Sur scène peu après la disparition de son ami Sandy, Smith se sait «exactement où il était […] chacun sentant la présence de l'autre». Impossible de partager les articles de votre blog par e-mail. Un rêve éveillé en compagnie de Patti Smith. Ma mère est morte. Le temps est-il réel ? Au fil de ses déambulations solitaires, Patti Smith déroule l’année 2016, année du singe dans le calendrier chinois et année charnière de ses soixante-dix ans. Il s’agit non pas de vouloir sortir du jeu du chaos, ce qui est impossible, de vouloir l’arrêter, mais de tenter d’en extraire ce qui est bon pour moi, pour nous, de créer dans ses tourbillons des configurations dans lesquelles s’installer pour un temps et rendre possible, même de manière éphémère, une vie : « Voilà ce que je sais. avait demandé Sam peu de temps plus tôt. Mon mari est mort. Ecriture relationnelle comme une partition musicale : une ligne d’accords, harmonieux ou non. Le premier chapitre de «L’année du singe» Mis en ligne le 13/11/2020 à 12:27 Le formidable de son livre, c'est que son récit, lui, continue : il bascule simplement du côté du rêve. C’est le miracle du triangle. – comme elle se déplace d’une œuvre à une autre (Carroll, Ginsberg, Roberto Bolaño…), d’une époque à une autre, sans cesse et souvent sans transition très marquée. L’année du Singe, en astrologie chinoise, correspond à l’année 2016. Pour Patti Smith, c’est bien ce qui s’est passé en cette Année du singe, en cette année 2016 avec l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. L’année du singe est un livre d’amour, un livre d’éthique, un livre de logique. Nous sommes ici identiques à Alice qui, dans les livres de Lewis Carroll que Patti Smith convoque – et dont L’année du singe pourrait représenter comme une image dans un miroir déformant : l’enseigne qui parle comparable au chat du Cheshire, etc. Poétique. Si l’écrivain s’efforce de rendre compte de l’énigme, il est d’abord un enquêteur qui, comme dans un film de David Lynch, ou comme Alice, bascule sans le décider dans la logique d’un monde peuplé de signes qu’il ne comprend pas, qu’il cherche à comprendre mais sans y parvenir puisqu’il n’y a pas de fin possible de l’enquête (l’enquête comme rapport à un monde peuplé de signes énigmatiques étant, là encore, un principe profondément empiriste) : par définition, il n’y a pas de fin au chaos, la résolution est impossible, l’énigme du monde recommençant encore et encore, sans cesse (« Rien n’est résolu, chuchote une volute de poussière (…) »). De fait, le chaos du monde n’est pas choisi, il surgit comme l’événement de ce qui est. Patti Smith à Paris en 2016, période que parcourt «l’Année du singe». Car l'irruption de la politique reste à la surface de son univers mental - et marginale dans le livre. quelles autres relations seraient possibles ? Il s’agit moins de produire du sens que de composer avec le chaos, d’en produire une carte, de tracer à sa surface un territoire sur lequel, pour un temps, vivre, et aimer. Patti Smith Dévotion. Et c'est de cette proximité que Patti Smith tire son élan vital. L’Année du singe commence comme Just Kids: par la perte d’un ami. «Cela trouvait un écho retentissant chez moi qui gravissais les degrés de l'échelle chronologique.» Pourtant, l'errance singulière - et très américaine - de Patti Smith de déserts en bars, de motels en rivages, infusée par la mémoire et ses lectures, en bref l'art de vivre qui fait la matière de ses livres, abolit justement cette «échelle». J'ai ouvert ses Pensées pour moi-même : n'agis pas comme si tu avais dix mille ans à vivre…» cite-t-elle. Et mon chien, mort en 1957, est toujours mort. Ou alors, sans qu'on comprenne exactement quand commence le rêve et quand finit la réalité : «Des chiens aboyaient, et plus loin, à Santa Cruz, l'aboiement guttural de la reine des otaries se répercutait sur l'embarcadère pendant que les autres dormaient. Celui-ci n’est pas hors du monde, il en est une composante, un certain état, comme le monde n’est pas en soi différent du rêve puisqu’une certaine attention au monde permet d’en voir toute la réalité – ou la puissance – onirique. Dire que Patti Smith, dans L’année du singe, rédige son « carnet de bord », réduire ses livres à une vague entreprise autobiographique, c’est finalement n’avoir rien à dire sur ce qu’elle écrit. Dans L’année du Singe (référence à l’astrologie chinoise), Patti Smith tient son journal de l'année 2016 - où elle fêtera son 70e anniversaire. L'année du singe se présente à la fois comme un récit de voyage à travers la Californie, l'Arizona, le Portugal et le Kentucky, un fantastique carnet de rêves et de conversations imaginaires, et une méditation lucide sur le passage du temps, le deuil et la compassion. de l’anglais (États-Unis) par Nicolas Richard, Gallimard, octobre 2020, 192 p., 35 photographies, 18 € — … Dans un tel monde, la narratrice est embarquée comme dans un voyage.
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